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La traite, le trésor et l’alignement

Dernière mise à jour : 27 juin

Il est relativement rare, de nos jours, de pouvoir dire qu'on est heureux du quotidien que nous avons. Bien souvent, on le traverse plus par habitude que par plaisir ; l'habitude de passer devant ces mêmes arbres chaque matin avant d'aller en cours ou au bureau, de nettoyer ce même évier chaque soir pour "bien commencer la journée" demain. Les tâches deviennent plus mécaniques qu'autre chose. On se robotise inconsciemment au détriment de nos émotions et de notre humanité.


Que pouvons-nous y faire de toutes façons ? Il faut bien gagner son pain. Et tout le monde n'a pas le luxe de se dire qu'il attendra "la bonne" opportunité avant de se lancer. Bien souvent, la question de la survie s'impose à toute autre. D'ailleurs, dans le monde professionnel, on n'a pas forcément besoin que t'y plaises, tant que tu demeures la vache à lait ou au moins un maillon efficace de la chaîne de traite.


Mais aussi performant que l'on puisse être, il y a toujours ces petits moments de répit où l'on se demande si nos tâches ont réellement du sens. Au fond, définir un cahier de charges, auditer des documents comptables, aider un particulier à monter un projet florissant ou encore réparer des centaines de moteurs d'avion par an, est-ce que tout ça a réellement du sens ? Je vous partage mon vécu.



The tea is hot. Let's spill some


J'ai rarement eu une idée claire de ce que je voulais faire de ma vie et ça a empiré lorsqu'au cycle supérieur, j'ai fait ce que je considère comme étant un autre mauvais choix de carrière sur la liste. J'en vis, relativement bien aujourd'hui mais il n'y a pas un jour où je ne me demande pas : Et si ?



Et si j'avais....bref. A dire vrai, j'ai vraiment sauté sur chaque opportunité qui était sur ma route de pouvoir retracer mon chemin. Je suis de ceux qui croient que dans la vie, il faut toujours provoquer les opportunités. Mais aussi entêtée que j'aie pu être, j'ai dû apprendre que parfois, toutes les Cendrillons n'ont pas un carosse en assez bon état pour arriver jusqu'au bal.


Sur ce parcours rocailleux, j'ai eu des rencontres qui m'ont laissée assez perplexe. J'ai eu à aborder une assistante sociale sur certaines possibilités de bourses pour d'autres domaines radicalement différents du mien à l'époque. Je voulais jouer quand même toutes les cartes possibles, même si je disais que ça ne serait pas le "Joker" quoi. Elle m'a répondu en substance : "Mais qu'est-ce que tu racontes ? Fais juste ton concours d'Ingénieur tu vas finir. Tu n'as pas envie de porter veste comme tes camarades ? Tu n'as pas envie qu'on t'appelle Ingénieur aussi et puis avoir les hauts salaires ?? Ton truc là tu es sûre que ça paie ?".


Sur le coup, je me suis demandée si c'est moi qui n'avais pas été claire ou si c'est elle qui était conne — excusez le terme mais je préfère appeler un chat, un chat. Dans mon cas, il était clair que je n'allais pas m'arrêter à un avis aussi peu "développé". Mais j'ai pensé à tous les autres élèves qui ont dû passer sur la même chaise, devant ce même bureau et recevoir la même réponse dénuée de sens et d'intérêt, avant moi. Combien ont dû abandonner leurs ambitions parce qu'ils se sentaient condamnés par ces paroles ?


Aurais-je dû simplement éviter cette carte ? Peut-être. Aurais-je pu m'épargner de gaspiller des minutes de ma vie ? Certainement. Mais aujourd'hui avec du recul, je ne regrette pas ma démarche. Elle m'a permis de voir combien d'autres étudiants qui arpentaient les allées de l'école en silence, y ont peut-être été réduits par ces mêmes paroles. Je n'ai pas eu l'aide que je voulais mais ça m'a donné une certitude : cet environnement n'était pas fait pour moi.


Plus les jours passaient, plus je réalisais que tout autour de moi me semblait étranger, bizarre, différent. J'avais l'impression d'être là sans être là. Je n'arrivais pas à construire quoi que ce soit de positif là-bas. Je ne sentais aucun engouement, aucune passion particulière pour quoi ce soit qui m'était proposé. Aux cours, mon esprit se sentait comme un petit oiseau qui rêvait de sortir et de voir les couleurs du monde mais qui devait rester en place parce qu'apparemment son avenir était plutôt là.



Faire le grand saut ?


Aujourd'hui, il n'y a pas une heure qui passe sans que je me dise : Et si j'étais ailleurs ? Et si je faisais autre chose de ma vie ? Mais que faire en fin de compte ? Qu'est-ce qui me plaît et qui pourrait faire vendre ?


Parce qu'il y a tellement de possibilités ici bas, je m'autorise à tester autant de choses que possible. Je crois que quand elle n'est pas purement un choix stratégique, l'inaction est la pire des actions. C'est en remuant les pièces aussi que le puzzle avance. Donc je remue, je bouge, j'essaie, j'avance. Je ne le fais pas pour prouver quelque chose à quelqu'un mais parce que je ne veux pas que ma vie se termine sur un : Et si ?


Aujourd'hui, tu traverses peut-être une situation similaire. Tu mènes des activités qui ne te passionnent pas tant que ça mais tu fais avec. Et c'est déjà bien de faire un travail qui te permette de vivre. Mais sais-tu que tous les combats ne sont pas bons à mener ? Tous les endroits ne sont pas faits pour y rester ? Parfois, il faut vraiment prendre du temps pour soi, pour s'écouter. Quel que soit le niveau scolaire ou professionnel auquel tu es présentement, chacun mérite d'avoir un travail / une activité qui l'épanouit. Chacun mérite de pouvoir se lever le matin et être heureux car il sait qu'il sera dans son énergie.


Il faut éviter de garder en soi un orgueil démesuré vis-à-vis des réalisations professionnelles. L'Homme n'a pas été fait pour honorer le travail, c'est le travail qui doit honorer l'Homme. Parfois le monde du travail est tellement dur que quand on réussit un peu dans quelque chose, miraculeusement après beaucoup d'efforts, on a peur de partir et d'essayer autre chose. On se dit qu'il faut peut-être s'en contenter et stabiliser sa vie avec ça. On se dit qu'on ne pourra peut-être pas exceller autant dans ce que nous avions vraiment à cœur comme travail. Et dans ce cas là, qu'est-ce qu'on fait ? Quand ça ne passe pas et que la famille derrière compte sur soi pour apporter des résultats probants ? Quand tout l'investissement tombe à l'eau, que personne ne veut plus croire à ton projet et que tu en viens à regretter le job que tu n'aimais pas ? Que faire quand tu seras seul face à tout ça et la société pour te juger d'incapable ? C'est là le problème.


Vous savez pourquoi je suis têtue dans la vie ? Simplement parce que lorsque je fais le ratio entre ce que j'ai à perdre et le bonheur d'être en phase avec moi-même, je me dis que le jeu en vaut toujours la chandelle. Je vais peut-être échouer mais je pourrai dire à mes enfants avec fierté qu'au moins j'ai essayé. Et là même je pense que c'est l'essentiel à prendre en compte en toute circonstance : savoir quel héritage on veut laisser à ses enfants et aux générations futures ? A quoi reconnaîtra-t-on que ta vie a eu une importance ici bas sinon à l'impact sur la collectivité ? On a toujours beaucoup plus à offrir quand on aime ce qu'on fait ; on dégage une énergie positive qui attire même les plus sceptiques.



Comment le travail qu'on aime nous honore


En bonne sapiosexuelle, je suis très admirative de ces personnes qui performent dans des tâches relativement complexes et qui arrivent à les décortiquer de manière si simpliste qu'on a l'impression qu'il y a n'y avait jamais eu de problème à régler. Je parle de ce genre de personnes qui sont tellement stimulées par leurs tâches, connectées à ce qu'elles font qu'elles dégagent une "aura" particulière. Comme je l'expliquais dans l'un des articles précédents, il existe pour chacun de nous, une personne, un lieu quelque part où nous sommes attendus, où nos capacités sont demandées. Ce sera un espace où tu n'auras pas à forcer pour être accepté. Tu seras simplement toi et ça suffira. Ce nouveau lieu ne te fera pas souffrir de perturbations inutiles : ton âme, ton corps et ton esprit seront connectés, alignés, sans effort, sans parasitage. Et sans surprise, c'est là que tu montreras ton plus haut niveau d'endurance, de résilience et de performance car c'est lorsque ces trois entités sont alignées que tu peux pleinement être toi-même.


Lorsque tu es captif d'un lieu qui ne t'honore pas, le corps et l'esprit sont en décalage et l'âme traîne les pas, rase les murs quotidiennement pour éviter d'amenuir la petite énergie de survie qui reste. Elle n'a pas de force, se meurt, déprime et pleure, incapable de maintenir dignement la vie qui lui est rattachée. Faire un travail bien rémunéré, c'est bien. Mais c'est encore mieux lorsque tu peux te lever le matin et offrir au monde ce que tu as de mieux : Toi-même et tes meilleures capacités.



Je l'ai fait. Pourquoi pas vous ?


Lorsque je commençais ce blog, je me demandais qui allait prendre 10 min de son après-midi pour lire un de mes articles. Honnêtement, je ne croyais pas en moi. En général, peu de gens s'intéressaient à ce que je faisais de bien aussi. J'avais le soutien de mes amies mais sans plus. A la longue, lorsque la distance s'est creusée, il ne me restait que moi et mon entêtement naturel pour survivre ; ce que j'ai fait. Tout est parti d'une lubie d'enfance et d'un entêtement assez puéril j'avoue (rires).


Si je m'étais basée uniquement sur le taux d'audience, je n'aurais jamais rien publié. Mais j'ai focalisé mon esprit sur comment donner ce que j'ai de mieux à offrir ? Je ne suis pas une basketteuse, je ne sais pas danser (sauf sous la douche), je ne chante que sous la douche, je fais du dessin mais après le BAC, je n'avais pas le temps. J'aimais lire mais je n'avais plus le temps. Bref j'avais plein de talents mais je n'avais pas encore ce truc qui aurait pu me permettre de partager quelque chose avec le monde. J'en étais à ce stade où je voulais faire quelque chose qui n'allait simplement finir placardé sur un mur ou écouté puis oublié deux secondes après.


Et là, bam. Je découvre que je peux autre chose que mes petites histoires de mon cahier de lycéenne et être appréciée pour ça. Je suis étonnée mais contente de réaliser que mes mots parlent aux gens et portent vraiment un message dans leurs coeurs. Je suis contente quand on m'écrit avec enthousiasme pour dire qu'on a aimé jusqu'à la dernière seconde, qu'on a eu presque l'impression que j'étais à côté en train de susurrer ces mêmes mots.


Que dire ? c'est mon petit éclat du week-end. Alors souffrez de m'aider en partageant s'il vous plaît.


Je ne vis pas de cette activité, certes, mais ça reste une forme de travail que j'aime. Quand je suis au boulot, je sens que je ne suis pas vraiment moi-même. Alors que quand j'écris, tout s'aligne, tout est fluide, plus personne pour m'interdire ceci ou cela, plus de bienséance : on est en roue libre et j'adore ça.



Que retenir ?

Malheureusement, je n'ai pas de solution clé en main. Personnellement, je vous encouragerais toujours à faire le grand saut. Mais choisir la stabilité est aussi une option.


Je dirais qu'en fin de compte, que ce soit en changeant de boulot ou en commençant de nouveaux passe-temps, il faut s'assurer qu'on est heureux dans ce qu'on fait. On ne peut pas forcément avoir 100% de bonheur mais on a le devoir, par respect envers la vie qui nous a été donné, de rechercher les meilleures conditions possibles pour être épanoui(e).


Aujourd'hui, je n'ai pas encore trouvé le job de mes rêves mais je sais que j'explorerai autant de grottes que possible jusqu'à trouver le trésor des pirates.


Je ne suis pas encore dans ma destinée mais j'ai déjà hâte de découvrir la femme que je suis appelée à devenir.



ree

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En attendant le prochain article :


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