Le renouveau
- Aurélie

- 30 août
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 sept.
Un début de journée compliqué
La semaine dernière, je célébrais mon anniversaire avec une sensation "particulière".
Je n'étais pas de joie. Non, pas vraiment. Dès le matin, j'ai ressenti énormément d'anxiété, de peur, de colère...un mélange que je ne peux pas vous décrire. Je suis même allée dans les toilettes pour pleurer.
Je ne m'attarderai pas sur les causes précises mais je me sentais mal. Alors que les semaines précédentes, je débordais d'énergie.
J'avais un an de plus mais pour moi, c'était une énième bougie ouvrant peut-être une nouvelle année de flou. Je me sentais perdue par rapport à mes rêves, à mes ambitions.
Etant très orientée-objectifs dans la vie, je savais que j'étais sur la bonne voie de ma vision mais une peur étrange s'est incrustée en moi : "Et si je n'y parvenais pas ? Et si finalement ce n'était pas fait pour moi ?"
En effet, certains de mes objectifs dataient d'il y a plus de deux ans et je n'étais toujours pas parvenue au niveau que j'espérais. Et la simple idée de me dire que je soufflais une nouvelle bougie dans cette situation m'effrayait. Le lendemain m'effrayait et je ressentais ce gros pincement au coeur qui te dit "Tu dois peut-être revenir à la raison. Ce n'arrivera jamais".
Pourquoi je vous en parle ?
Parce que je veux revenir sur la question de l'espérance.
Ces pierres sur le chemin du renouveau
Ce jour-là, j'ai pleuré, beaucoup. C'est gênant de le dire 🤭 mais je réalise que j'ai aussi besoin de partager parfois ce que je traverse pour qu'on se rappelle que je ne suis pas juste une dactylographe du week-end qui n'en a rien à foutre des gens.
J'ai pleuré parce que mon espérance a pris un coup. ça paraît embarrassant de vous le dire, surtout quand, dans chacun de mes articles, je vous appelle à l'espérance dans votre vie. Mais vous comprendrez dans la suite.
Lors du dernier post, je vous ai demandé de pardonner envers et contre tout ; je vous ai dit aussi que tout part d'une décision qu'on prend pour sa vie. Plusieurs personnes m'ont dit que j'avais été trop dure et une connaissance me disait que j'ai parlé d'un sujet trop sensible à la légère (le viol).
Comme je le disais plus haut, je ne suis pas juste une dactylographe du week-end qui n'en a rien à foutre des gens. Tout ce que je vous partage, ce sont des choses que j'ai expérimentées et qui, personnellement, m'ont aidée.
Ce fameux "choix" de pardonner, j'ai mis dix-huit ans à le faire. Justement parce que cette parole ne me parlait pas. Je ne comprenais pas comment on pouvait me demander de "laisser tomber" des choses graves qui ont pourtant chamboulé toute ma vie depuis le jour où elles se sont produites.
Pardonner semble souvent tellement difficile parce que ça demande "d'oublier" le mal qu'on t'a fait. "D'oublier" toutes les fois où tu as pleuré parce que ça n'allait pas et que tu étais au bord du suicide. Comme si tout ce que tu avais vécu, tout ce que tu avais enduré avec ces personnes était comme du sable que tu dois laisser partir avec le vent.
Comment accepter que toutes ces nuits de souffrance où tu en perds le sommeil, où tu te réveilles au milieu de la nuit après avoir revu des visages que tu aurais aimé oublier mais qui te hantent même dans le rêve...ne valent plus rien ? Comment accepter que "Aujourd'hui, c'est fini." comme si ta vie d'avant, de douleur, ne comptait pas ? Qu'il faut juste l'effacer comme si de rien n'était ?
Comment récupérer tout ce que tu as perdu ? Quoi ?? On oublie juste et c'est bon ?? Toutes ces années où tu es resté là à espérer un changement qui n'est jamais arrivé ?
Comment oublier toutes ces choses qui t'ont fait devenir un(e) adulte aigri(e), colérique, qui font que tu as peur de tout le monde parce que tu ne sais pas ce que c'est qu'être normal(e) ? De pouvoir te sentir en sécurité auprès des gens ? De ne pas avoir peur à chaque seconde que quelqu'un va t'attaquer sur ceci ou cela, ou va t'agresser physiquement ? Comment pardonner à celui/celle qui te menace de te frapper tous les jours, à la moindre contrariété ? Ou à ce membre de ta famille (frère, oncle, tante, cousine) qui te manipule...qui a toujours abusé de ta bonne foi ou de ton manque de confiance en toi pour profiter de largesses imméritées ?
Il y a des gens qui t'ont tellement blessé(e) que tu as eu envie de prendre un couteau pour commettre l'irréparable.
Pourquoi choisir l'espérance dans son renouveau ?
Ce n'est pas facile. Je le sais parce que je suis passée par là, pour certaines situations qui ont eu des séquelles dans ma vie, même jusqu'à ce jour. Des choses que j'aurais aimé pouvoir dénoncer plus tôt mais que je n'ai jamais eu le courage de faire pendant longtemps. Par peur de représailles ? Par honte d'être vue comme une victime ? Ou par peur qu'on me juge et qu'on minimise ce que j'ai vécu ? Je ne sais pas. Un peu de tout.
Mais je ne viens pas l'étaler ici car ce n'est pas l'objectif. Je ne veux pas que vous vous identifiiez à ma douleur ou à ce que j'ai vécu — de toutes façons, les douleurs ne sont pas comparables, chacun a sa sensibilité. Je ne veux pas me glorifier à travers ma douleur ou me faire accepter par mes lecteurs parce que "Je suis comme vous". Je considère que votre douleur est unique et complexe. Je ne souhaite pas l'utiliser pour obtenir votre adhésion ou votre approbation.
Je veux juste vous partager une espérance.
Trouver de l'espérance en soi-même
Je ne suis ni psychologue ni psychiatre mais j'en ai connus, plusieurs. Certaines consultations m'ont encouragée, d'autres m'ont donné envie de dire : "Vous racontez n'importe quoi, vous ne comprenez rien à ce que je vis.", puis plus rien. J'ai abandonné. Oui, j'ai abandonné car je ne me sentais pas comprise et j'avais l'impression de perdre de l'argent qui était déjà peu et qui m'aurait été utile ailleurs –— Ne faites pas comme moi, c'est très important d'aller au bout des thérapies.
Mais c'est dans cette période d'abandon, de fatigue et de flou que j'ai réalisé que le véritable changement devait venir de moi.
Malheureusement, personne ne va venir vous sauver. J'ai attendu que quelqu'un le fasse mais personne n'est jamais venu. J'ai été déçue, en colère contre le monde, anxieuse, mais rien n'a changé. J'ai espéré mais personne n'est venu.
J'ai perdu dix-huit ans à attendre que quelque chose de mieux arrive, à rencontrer une personne et me dire : "Ah ouais je sens qu'elle va pouvoir m'aider à me relever" et être déçue. Ainsi de suite et je n'ai pas envie de vous faire le décompte.
L'anxiété, la peur et la douleur vous amènent à faire des choses que vous pourriez regretter un jour. Des gens que vous savez intérieurement ne pas vous donner une quelconque valeur. Mais vous les acceptez comme la seule bouée qui vous reste quand vous vous dîtes "Je ne suis pas capable de", "Je ne peux pas, c'est trop dur, je ne peux pas supporter de sortir après ça".
C'est dur parce que ça demande d'oser se dire que derrière le mur qu'on s'est construit, on peut avoir quelque chose de beau alors que toutes les tentatives précédentes n'ont fini qu'avec des regrets.
C'est dur d'essayer encore quand tu n'as plus d'espoir en rien du tout. Ni toi, ni en Dieu, ni en ta famille, ni en tes amis. Où tu sens que tu es seul face au monde. Comment faire ? Que faire ?
Sur ce blog, moi je vous dis que vous êtes capable. Vous avez la capacité de faire beaucoup plus que vous ne le pensez. Vous avez le droit d'avoir une espérance et vous pouvez décider d'avoir une espérance.
J'ai perdu dix-huit ans parce que je me suis identifiée à ma douleur et je faisais corps avec elle. Je n'en parlais pas, je la vivais. Je la contemplais, je me lamentais. J'avais des ami(e)s mais la solitude était toujours là, constamment et tout me semblait trop à porter. Je perdais le sommeil. Mon coeur était mort même s'il battait toujours. J'étais une morte-vivante.
Alors, je vous comprends.
Et si quelque part, quelqu'un croyait en votre renouveau ?
Aujourd'hui, on me dit souvent que je suis trop dure de caractère. 70% est lié à ma personnalité intrinsèque assez déterminée et obstinée dans sa voie. Les 30% ? Des décisions radicales que j'ai choisi de prendre pour avancer dans ma vie.
Je suis consciente que nous avons des sensibilités différentes et que je suis naturellement plus déterminée que la plupart des gens autour de moi. Peut-être que ça me donne un avantage, une certaine "facilité" à prendre des décisions et à m'y tenir même si je tombe 10.000 fois ? Peut-être.
Mais moi, je crois que la détermination n'est pas la chasse gardée d'un groupe de personnes.
Je suis dure avec vous dans mes écrits parce que j'aurais aimé qu'on soit aussi dur avec moi des années auparavant. J'aurais aimé qu'on me dise que j'ai le choix de vivre comme je veux, d'espérer un avenir différent pour ma vie. J'aurais aimé que quelqu'un me dise que je suis capable de bien plus et que j'ai aussi le choix d'avoir une espérance. Que je ne suis pas condamnée à vivre avec l'anxiété et la douleur. Que je peux proclamer des choses nouvelles, belles sur ma vie.
Ce n'est pas "normal" que la douleur soit votre quotidien. N'arrivez jamais à ce stade où vous vous résignez et croyez que la douleur est insurmontable.
Pas plus tard que samedi dernier, une psychologue m'a dit à une conférence : "Les épreuves ne sont jamais faites pour nous détruire. On doit en tirer le meilleur et le tranformer en quelque chose de bon pour avancer".
Je ne sais pas ce que vous traversez. Je n'ai peut-être pas vécu ce que vous avez vécu. Je ne connais peut-être pas l'étendue de votre mal mais moi je veux vous donner l'espérance d'une vie meilleure.
Cependant, ce ne sera jamais possible si vous ne prenez pas la décision de pardonner. De vous pardonner et de pardonner aux gens qui vous ont blessé.
Pardonner n'est jamais "facile" mais c'est nécessaire, impératif pour vous-mêmes, parce que votre vie le mérite. Vous ne pardonnez pas parce que vous voulez faire un cadeau à vos agresseurs. Vous pardonnez parce que votre vie a mieux à offrir. Et un coeur meurtri ne peut jamais offrir quelque chose de beau à quelqu'un. Vous avez déjà souffert de leurs actes, je ne pense pas que vous méritiez de vous résigner à souffrir encore des années après.
Alors pardonnez, quitte à s'éloigner de ces gens par la suite.
Je ne veux pas être de ceux qui vont vous dire des "Yako" éternellement. Je ne veux pas que vous fassiez la même erreur que moi ou d'autres personnes que je connais en attendant "cette" personne qui a vécu exactement ce que vous avez vécu et vous dire "Ah oui, voilà enfin quelqu'un qui me comprend peut-être." ça arrive généralement à télévision mais dans la réalité, il y a des milliers de gens sur cette terre qui perdent leur vie sans jamais avoir eu cette fameuse rencontre attendue.
Vous avez deux options : Vous pouvez attendre quelque chose qui n'arrivera peut-être jamais et qui même si elle arrive ne garantit pas que vous irez mieux. Ou vous choisissez d'avancer et de transformer votre douleur en une force pour vous et en quelque chose d'impactant pour le monde. Votre meilleur carburant vient toujours de l'intérieur. Jamais ailleurs.
Vous êtes capable et vous méritez de vivre dans la paix.
"Gardez votre coeur, plus que toute autre chose". Proverbes 4:23
Que retenir ?
Quand j'ai fini de pleurer, je suis retournée au bureau. J'ai souri à tout le monde, j'ai mangé avec tout le monde, j'ai ri avec tout le monde. J'ai choisi que ma journée ne se terminerait pas sur la douleur. Et elle s'est terminée sur des cadeaux, des gens que je venais à peine de rencontrer par hasard et qui ont salué mes talents. Des connaissances qui m'ont rappelée que je suis importante dans leur vie, une cousine qui m'a rappelé qu'elle a prié pour que ma naissance se passe bien.
Pourtant, toutes ces douleurs m'étaient remontées. Toutes les paroles négatives "Tu n'as aucune personnalité", "Tu es une sorcière", "Tu es méchante", "Tu as trop de boutons !", "tu serais mieux si tu perdais du poids", "Tu devrais sourire plus souvent", etc. Les regards, les gestes rabaissants, tout m'est revenu comme une rafale et c'était dur. Comme pour me rappeler que je ne pourrais jamais m'en sortir et qu'ils vont me hanter jusqu'à la fin de ma vie, que je ferais mieux de laisser juste la douleur triompher ou d'en finir.
Mais il y a deux ans, j'ai pris la dcéision radicale de pardonner à tout le monde. Même à ceux qui ne se sont jamais excusés et qui même aujourd'hui, continuent sciemment de me narguer... Ces fardeaux m'épuisaient et je réalisais que je devais me faire le cadeau de vivre pleinement. Et parce que j'ai pris la décision, j'ai choisi de m'y tenir même si je tomberais parfois comme ce jour-là.
Si vous pensez que prendre une décision signifie que tout sera "rose" à la seconde d'après, alors vous n'avez rien compris. Les décisions sont simplement une façon de réagir et de traverser les situations même quand c'est difficile. C'est le début du chemin et la ligne directrice qu'on s'efforce de suivre.
Alors non, tout ne s'est pas effacé juste après cette décision. Mais j'ai trouvé une vie et une liberté que je n'ai jamais connues auparavant. J'ai ré-appris à ressentir l'amour des gens et à ne pas dépendre des aléas de la vie pour être heureuse. Et même si je suis tombée par moments, l'espérance que j'ai choisie d'avoir me dit que j'ai trop fait, trop traversé, trop vécu pour revenir en arrière.
Aujourd'hui, je ris quand je repense au temps que j'ai perdu. Au fond, c'est une décision simple de choisir de croire que ma vie peut être meilleure, qui m'a sauvée. Et aujourd'hui, j'ai la force d'encourager mes amies, mes lecteurs, ma famille quand ils tombent. Je crois en la vie, j'ai des rêves, j'ai des espoirs et je résiste même quand c'est dur. Je n'aurais jamais pensé en être capable 15 ans plus tôt, jamais. Mais nous voilà, 15 ans plus tard 🙂
On me demandait à mon ancien poste : "Comment je fais pour être toujours pleine d'énergie, disponible, positive ?", "Tous les jours, à chaque instant tu souris, tu restes positive, comment tu fais ?".
J'ai choisi d'avancer et de montrer au monde que je suis plus que ma souffrance. Que mon bonheur est ma décision et que je dois refuser à quiconque le droit de me le retirer à sa guise. Et je crois fermement que vous pouvez le faire aussi. À vous de décider.
Votre vie est précieuse. Si vous avez besoin de vous faire accompagner par un spécialiste, faites-le. Votre parcours vers le succès prendra le temps qu'il doit prendre mais tout part de la décision simple mais si efficace, d'avancer.
Aujourd'hui, choisissez votre renouveau en décidant simplement d'avancer et de montrer au monde que vous valez mieux que votre souffrance.
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